S’il existe bien une « rue New York » dans le quartier de Bacalan au sein de la capitale girondine, je n’ai, en revanche, pas trouvé de « rue Bordeaux » dans la Big Apple. Pourtant, New York et Bordeaux partagent des similitudes. En effet, les deux villes ont chacune une statue de la liberté et un immeuble triangulaire, elles ont toutes les deux été capitales de leur pays, elles possèdent un surnom antonymique, elles partagent un même amour pour le street art… Découvrez les 9 points communs entre New York et Bordeaux dans cet article.
1. La Statue de la Liberté
À New York, et sur le reste de la planète, tout le monde la connaît. Elle est même devenue l’un des symboles des Etats-Unis. De lames de bronze vêtue, « La Liberté éclairant le monde » fut offerte par la France. Conçue par Frédéric-Auguste Bartholdi et montée sur une armature d’acier de 33 m de haut dessinée par Gustave Eiffel, elle fut inaugurée en 1886.
Lorsque j’ai pris cette photo, la Statue de la Liberté bordelaise était balafrée du drapeau tricolore
À Bordeaux, il existe aussi une Statue de la Liberté place Picard, dans le quartier des Chartrons. Beaucoup plus petite que sa grande sœur new-yorkaise, cette statue ornait autrefois la Fontaine de la Liberté, élaborée par Bartholdi. Oui, le même Bartholdi qui a dessiné celle surplombant le port de New York. À l’époque, Bartholdi connaît bien Bordeaux car il a participé à un concours pour créer une fontaine place des Quinconces en avril 1857. Concours qu’il n’a finalement pas remporté. La mairie de Bordeaux fait appel à lui en 1888 pour construire une fontaine place Picard, coiffée d’une statue en bronze.
Malheureusement, la Statue de la Liberté bordelaise est démontée en 1941 sous l’occupation allemande et la fontaine, laissée à l’abandon. Les nazis souhaitaient récupérer le métal avec lequel elle était construite et, accessoirement, détruire le symbole qu’elle représentait.
La Statue de la Liberté dans le quartier des Chartrons
Ce n’est qu’en 2000 qu’une nouvelle Miss Liberty en résine s’installe place Picard, sans la fontaine cette fois. Elle est dédiée aux victimes des attentats du 11 septembre 2001. Malheureusement vandalisée, elle disparaît jusqu’en 2012 avant d’être replacée sur un socle, pour la troisième fois. Elle trône toujours aujourd’hui au milieu de la place Picard, devenue un square.
2. La même latitude
On dit souvent que New York et Bordeaux se situent à la même latitude. En fait, ce n’est pas tout à fait exact.
Même si le 45e parallèle nord passe très proche de Bordeaux, il court en réalité à hauteur de Lacanau et de Saint-André-de-Cubzac, au nord de la capitale girondine. Puis, il termine sa route de l’autre côté du globe, dans l’état de New York (à la frontière avec le Canada), mais pas dans la ville éponyme.
Panneau indiquant le passage du 45e parallèle à Lacanau
3. La Maison Gobineau versus le Flatiron Building
Les immeubles Maison Gobineau à Bordeaux et Flatiron Building à New York sont liés par leur géométrie, due à la forme triangulaire des parcelles sur lesquelles ils ont été construits.
La Maison Gobineau à Bordeaux
L’immeuble triangulaire bordelais, situé cours du 30 Juillet, est censé représenter la proue d’un navire, pointant vers le Grand Théâtre. Normal, car la Maison Gobineau, de son vrai nom, a été dessinée en 1788 par Victor Louis ; également architecte du Grand Théâtre. Il souhaitait probablement mettre davantage en valeur son chef d’œuvre scénique.
La Maison Gobineau à Bordeaux
Ancienne demeure de Thibault-Joseph de Gobineau, conseiller au Parlement de Bordeaux, l’immeuble triangulaire fut rehaussé dans les années 20. Il a même accueilli un cinéma ! Aujourd’hui, il abrite le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, incluant l’école du vin de Bordeaux et un bar à vins très prisé.
Le Flatiron Building à New York
Beaucoup moins poétique, l’immeuble new-yorkais Flatiron Building (traduisez, l’immeuble fer à repasser) se situe dans le quartier de Midtown à Manhattan. Avec son architecture originale d’apparence fragile, il est l’un des immeubles les plus photographiés de la Big Apple.
Le Flatiron Building new-yorkais et son allure fragile
Le Flatiron Building a été construit en 1902 sous le nom de Fuller Building par le célèbre architecte Daniel Burnham. C’est un immeuble de 87 m de haut, qui accueille exclusivement des bureaux. Spider-Man y a d’ailleurs installé le sien !
Saurez-vous trouver le Flatiron Building dans la jungle new-yorkaise ?
4. New York et Bordeaux, deux anciennes capitales
Un autre des points communs entre New York et Bordeaux est que ces deux villes ont été les capitales de leur pays respectif.
En 1870, la Prusse envahit la France et Bordeaux devient la capitale du pays jusqu’au premier trimestre de 1871. C’est également le cas pendant les deux guerres mondiales, où le pouvoir déménage à Bordeaux en 1914, puis à nouveau en 1940.
Quant à New York, la ville a aussi était la capitale des Etats-Unis quelque temps, en accueillant le Congrès américain. C’est le cas entre 1785 et 1790, avant que Washington D.C. ne devienne définitivement la capitale du pays en 1800.
5. Parc et jardin citadins
Même s’ils ne sont pas comparables en terme de superficie, le Jardin Public à Bordeaux et Central Park à New York partagent quelques points communs.
Points d’eau et passerelles sont un des points communs entre le Jardin Public à Bordeaux et Central Park à New York
Tous deux se situent au cœur de leur ville respective, et ces deux « poumons verts » font partie du patrimoine. L’un est classé Monument Historique, l’autre est inscrit au registre national des lieux historiques ainsi qu’au National Historic Landmark.
Ils ont tous deux été repensés et redessinés au cours de leur histoire. Le Jardin Public à Bordeaux, comme Central Park à New York comportent des pièces d’eau avec de nombreux ponts et passerelles ainsi que plusieurs statues.
Animaux naturalisés au Muséum de Bordeaux
De plus, au sein de ces deux espaces verts, on trouve aussi, pour les enfants, un théâtre de marionnettes et un manège carrousel.
Enfin, le Jardin Public comme Central Park, abritent chacun, un jardin botanique et le muséum d’histoire naturelle.
6. Plutôt dormeur ou noctambule ?
Aviez-vous remarqué que ces deux villes ont des surnoms en relation avec le sommeil ?
Quand New York est qualifiée de « city that never sleeps » (ville qui ne dort jamais), Bordeaux se fait surnommer La Belle Endormie.
Calme et sérénité à la bordelaise
Loin d’être une ville qui sommeille, Bordeaux tire ce surnom poétique du fait de sa quantité incroyable de monuments classés. Comme si le temps s’était arrêté et que le centre-ville n’avait pas changé depuis des siècles. Bordeaux est la 2e ville française, après Paris, ayant le plus grand nombre de monuments historiques. D’ailleurs, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2007, Bordeaux est une ville dynamique qui arrive aussi régulièrement dans le top 5 des villes où il fait bon vivre.
New York s’illumine, vue depuis un rooftop bar
Quant à New York, elle se surnomme ainsi, car elle vit en permanence. Son métro et bon nombre de ses restaurants restent ouverts 24h/24, les sirènes des pompiers ou des ambulances retentissent en continu, certains de ses bars restent accessibles jusque tard dans la nuit, le quartier animé de Times Square, avec ses néons allumés toute la nuit, ne se vide jamais… Bref, les noctambules y sont comblés.
7. Le street art
New York : du graffiti à la galerie
Le street art est né aux Etats-Unis dans les années 60 et s’est rapidement propagé dans la jungle urbaine new-yorkaise. À cette époque, les artistes s’approprient petit à petit la ville et s’expriment à travers leur art de délire et de délit. Pochoirs, tags, graffitis, stickers… Plusieurs techniques font partie de cet art urbain.
Dans les années 80, New York pratique la tolérance zéro pour réduire son taux élevé de criminalité. Les artistes de rue bravent l’interdit pour continuer à faire passer leurs messages sur les murs de la Grosse Pomme. Et d’autres trouvent de nouveaux canaux d’exposition et leur popularité explose. C’est le cas de Jean-Michel Basquiat, artiste de rue new-yorkais que j’affectionne particulièrement. Il a été l’un des premiers à exposer ses œuvres street art dans des galeries d’art.
L’une des expos de Basquiat que j’ai visitée
Plus tard, Shepard Fairey (alias Obey), un autre artiste américain que j’adore aussi, a suivi le même parcours. Il s’est beaucoup fait remarquer avec son affiche « Hope » lors de la campagne électorale de Barack Obama. Saviez-vous que l’une de ses toiles est également exposée dans le bureau du président à l’Elysée ?
Aujourd’hui, le street art reste très présent dans les rues de New York et particulièrement dans le quartier de Brooklyn, où des visites exclusives lui sont même consacrées.
Quand l’art urbain colore Bordeaux
Le street art est arrivé un peu plus tard en France. À Bordeaux, la Base Sous-Marine, lieu underground, et L’institut Bernard Magrez ont consacré de nombreuses expositions au street art.
Partout dans Bordeaux, on peut découvrir des œuvres de street art. Il suffit de se perdre dans la ville. Le street art est très présent dans le quartier de Bacalan, à proximité de la Cité du Vin ; dans les quartiers Belcier et Saint-Nicolas ; dans l’hyper centre et le vieux Bordeaux ; sur la rive droite, au sein de l’écosystème alternatif Darwin, implanté dans la friche de la caserne Niel ; dans le quartier des Chartrons, sur le « M.U.R » et dans la galerie ArtLab ; dans le quartier de la gare, et même sur les murs du C.H.U !
Pêle-mêle d’œuvres street art à Bordeaux
Certains personnages récurrents, comme le Mimil de Selor, arpentent aussi la ville de Bordeaux.
Tout comme à Paris ou à New York, des visites guidées sont maintenant proposées à Bordeaux pour découvrir la ville autrement.
De plus, à New York comme à Bordeaux, des passages piétons arc-en-ciel ont vu le jour pour soutenir la communauté LGBT.
Passage piétons coloré à Bordeaux
8. Les ponts suspendus
New York, construite autour de cinq boroughs, compte de nombreux ponts dont le pont Verrazano-Narrows, célèbre grâce au Marathon de New York.
À Bordeaux, le pont d’Aquitaine est le deuxième pont construit après le pont de Pierre.
Même si leur taille n’est pas comparable, puisque le pont Verrazano-Narows a été le plus long du monde jusqu’en 1981, les ponts de New York et de Bordeaux sont tous les deux des ponts suspendus, maintenus grâce à des centaines de câbles.
À gauche : le pont d’Aquitaine – À droite : le pont Verrazano-Narrows ©Flickr/Gigi_nyc
Ils ont tous les deux été inaugurés au milieu des années 60. L’un relie les arrondissements de Brooklyn et Staten Island et l’autre Lormont à Bordeaux.
Le pont Verrazano-Narrows porte le nom du navigateur italien, Giovanni da Verrazzano, envoyé par François 1er pour explorer New York et franchir le détroit (narrows en anglais) séparant le nord et le sud de la baie de la ville. Il avait baptisé New York, Nouvelle-Angoulême, en l’honneur de son roi.
9. Des cannelés new-yorkais contre des cookies bordelais
Amazing cannelés
Le cannelé fait la fierté des Bordelais, et il s’est exporté outre atlantique. Plusieurs chefs pâtissiers français, installés à New York, proposent des cannelés. C’est le cas de Dominique Ansel, installé dans la Grosse Pomme depuis 2006. Il ouvre sa première pâtisserie dans le quartier de Soho en 2011 et devient une référence à New York. Il propose des cannelés à la vente et les critiques new-yorkaises sont dithyrambiques à propos de cette pâtisserie caramélisée, aux saveurs de vanille et de rhum.
Le blog Serious Eats consacre un article complet à la comparaison des différents cannelés new-yorkais. Il n’y a plus qu’à choisir !
Si trouver des cannelés aux Etats-Unis est surprenant, croquer le plus connu des biscuits américains en France l’est beaucoup moins. Mais il y a cookie, et cookie.
Des cookies éthiques et gourmands
À Bordeaux, s’il en est un seul qu’il faut goûter, c’est celui concocté par Zoé de chez Be My Cookie. Zoé est franco-américaine et installée à Bordeaux depuis 6 ans. Son secret ? Un cookie croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur. Une recette traditionnelle à base de noix et de chocolat qu’elle a mis plus d’un an à élaborer, avant d’ouvrir son bar à cookies en juin 2019.
Le Bar à Voyages découvre le bar à cookies
Parmi ses best-sellers, le Pecan White (noix de pécan et chocolat blanc), le Caramel Fever (caramel au beurre salé et noix de pécan), le Lemon (citron et pistache), le Chocolait (noisettes et chocolat au lait). Et pour les avoir (presque) tous goûtés, je vous confirme qu’ils sont à tomber ! J’ai un petit faible pour le classique Choc’Orange (chocolat et orange) et l’épicé Chaï (cardamome, cannelle, poivre de Jamaïque, gingembre).
Le plus difficile est de choisir
Si Zoé adapte ses recettes à la clientèle française, elle propose aussi des cookies typiquement américains comme celui aux flocons d’avoine, cannelle et raisins secs ou encore, une nouvelle saveur à venir, au beurre de cacahouètes.
Cookies adoptés !
Mais ce n’est pas tout. Be My Cookie c’est aussi des créations faites maison (dans l’atelier de la boutique), à base d’ingrédients majoritairement bio et locaux, utilisant les circuits courts de distribution. Et tous les emballages sont compostables. De plus, l’entreprise utilise l’énergie verte et valorise ses déchets. Des biscuits bons pour la planète et nos estomacs en somme !
Connaissez-vous d’autres points communs entre New York et Bordeaux ?
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Crédits photos de New York (sauf pont Verrazano-Narrows) : ©Vincent Pimenta de Miranda. Merci à mon frère pour ses belles photos.
Enora - Les Géonautrices says:
Sympa votre article ! C’est rigolo toutes ces similitudes ! 🙂 J’ai vécu 6 ans à Bordeaux et j’ai pris plaisir à me replonger dans mes souvenirs de la ville en lisant l’article. J’avais même oublié qu’il y avait une statue de la liberté à Bordeaux ! ^^ Et merci pour la mention sur le 45e parallèle. 😉
Bar à Voyages says:
Merci Énora, avec plaisir pour la mention de votre article. Cela complète bien mon sujet. Et ravie que mon article vous plaise. A bientôt