Elle a mis du temps à arriver, mais la voilà enfin : la deuxième partie de notre aventure sur Rakiura Track, fameuse « great walk » de Stewart Island. Après une première partie consacrée aux détails pratiques pour organiser votre voyage sur cette île de Nouvelle-Zélande, je vous raconte ici notre propre expérience de rando en Nouvelle-Zélande en tant que randonneurs PTVistes. Enfilez vos chaussures de marche, c’est parti !

Avant de partir, il faut savoir que le sentier Rakiura Track est classé comme « Intermediate : Great Walk/Easier tramping track ». Cela signifie qu’il est accessible aux personnes ayant un minimum de condition physique et un peu d’expérience en randonnée à la journée. Pour savoir où vous situer sur l’échelle du marcheur, je vous invite à consulter les 6 niveaux de randonnée en Nouvelle-Zélande sur le site du DOC.

32 km à pied, ça use, ça use…

La Great Walk fait en elle-même 32 km. Mais pour parfaire la boucle, soit partir du port d’Oban et y revenir, il faut ajouter environ 7 km. À pied, bien sûr !

Signalétique du DOC sur la rakiura track, grand sentier de randonnée en Nouvelle-Zélande
La signalétique sur la Rakiura Track

Nous avons le choix du sens de la boucle : commencer par North Arm ou par Lee Bay. Nous choisissons Lee Bay, car dans ce sens, les portions avec les plus forts dénivelés sont au début et que, psychologiquement, on préfère commencer par le plus « difficile ».

Passerelle sur la Rakiura track à Lee Bay
Passerelle sur la Rakiura track à Lee Bay

Quoiqu’il en soit, le tout premier point de départ de toute rando en Nouvelle-Zélande, c’est le DOC où nous devons nous rendre pour récupérer le ticket de réservation des campements. Le DOC partage également les conditions météo des 3 jours à venir et des recommandations particulières au terrain.

Par exemple, la dame nous informe qu’il y a beaucoup de portions boueuses au milieu de la forêt. Elle nous indique que ne devons pas les éviter, mais plutôt traverser en plein milieu afin de ne pas agrandir les sentiers.

Elle prévient aussi que, pour la deuxième nuit, il y aura de forts vents et fortes pluies et espère que nous avons de bonnes tentes. Là, je tremble un peu (voir dans la première partie où je parle de notre tente bas de gamme !)

Jour 1 : la route de la plage

Nous sommes partis le mercredi 20 février du centre d’Oban vers 11h50 et sommes arrivés à Lee Bay vers 13h.

Dès le départ, nous marchons doucement. Nous déjeunons à Lee Bay et repartons vers 13h30 pour arriver au premier campement, Port William vers 17h.

Marche dans le sable sur la rakiura track
Marcher sur le sable, quel pied !

Ce premier jour de randonnée suit principalement la plage. On marche même sur le sable à plusieurs reprises, cela fait partie du sentier !

Rando sur la plaque en Nouvelle-Zélande
Seuls sur la plage…

C’est agréable et en même temps très surprenant d’être en tenue de randonneur sur le sable fin de ces plages qui ont le goût de paradis. Nous traversons également deux ponts qui invitent à l’aventure.

Rando en nouvelle-zélande : de plage en ponts
De plages en ponts…

Nous sommes partis sous un temps maussade, de plus en plus gris et quelques gouttes de pluie et arrivons sous un parfait ciel bleu et grand soleil. Nous faisons alors la connaissance de nos 6 comparses de la nuit : 2 autres Français (en PVT comme nous), 2 Suisses-Allemands et 2 Australiens.

Deux randonneurs heureux en Nouvelle-Zélande
Deux randonneurs heureux en Nouvelle-Zélande

Première nuit : aucun kiwi à déclarer

Chacun espère observer des kiwis au cours de cette rando en Nouvelle-Zélande. Si la sous-espèce de kiwi austral vivant sur Stewart Island sort de jour, contrairement aux autres espèces de kiwi qui ne sortent que la nuit pour éviter de possibles prédateurs, nous savons que les chances d’en voir la nuit sont tout de même plus probables.

Mais à cet endroit de l’île, il n’y a pas eu de récentes observations de kiwis. La nuit ne fut donc bercée que par le son d’autres multiples oiseaux.

Jour 2 : la traversée dans la forêt

Le deuxième jour a commencé par un déluge de pluie de 7h à 9h30. Certains décident de partir sous la pluie. Yoann et moi ne comptons partir qu’entre 9h et 10h. Parfait, nous partons juste à la fin des averses et resterons au sec toute la journée !

Rain forest en Nouvelle-Zélande
Au cœur de la bien nommée rainforest de Nouvelle-Zélande

Cette seconde journée de rando en Nouvelle-Zélande se passe exclusivement en plein cœur de la forêt. Cette variété de forêt s’appelle la « rainforest ». Elle est typique de l’île du Nord. On la retrouve très peu sur l’île du Sud mise à part tout au sud et donc, sur Stewart Island.

Rainforest en Nouvelle-Zélande
Où est Tarzan ?

Comme son nom l’indique, il y pleut beaucoup et souvent. Cette forêt est composée de plusieurs couches d’arbres, de la canopée avec de grands arbres aux plus petites fougères au sol.

Le sentier de la rakiura track en nouvelle-zélande au coeur de la rainforest est bien aménagé
Rainforest certes, mais aménagements bien entretenus !

Hou la gadoue, la gadoue

Et bien sûr qui dit rainforest dit… fameuses portions boueuses ! Je redoutais un peu ces chemins, mais en fait la boue n’est pas du tout collante donc les pieds ne sont pas alourdis. De bonnes chaussures en Gore-Tex suffisent à protéger de l’humidité. Nos Merell font parfaitement l’affaire durant ces trois jours.

Nous avons également un sur-pantalon de pluie, le premier prix de chez Décathlon acheté en France. Indispensable pour traverser ces portions au sec et sans salir tout le pantalon de randonnée que nous devons porter durant 4 jours.

Nous prenons le temps pour cette journée. Nous marchons doucement et en écoutant les oiseaux et de potentiels kiwis sur notre chemin. Mais aucun kiwi à l’horizon !

Emplacement pour campeur sur la Rakiura track en Nouvelle-Zélande
Notre emplacement pour la nuit

Nous arrivons vers 17h au campement. Et notre routine de randonneur se met en place :

  • enlever la tenue de la journée pour être au sec (ne pas conserver les vêtements plein de sueur !),
  • monter la tente,
  • échanger sur la journée,
  • et commencer à cuisiner.

Cinq nouveaux randonneurs arrivés dans l’autre sens de la boucle sont présents.

Yoann et Mélanie dans leur tente en camping sur la Rakiura track en Nouvelle-Zélande
Tente cheap, lumière choc !

Deuxième nuit : la rencontre avec les kiwis !

Vers 19h, un employé du DOC vient collecter nos tickets de réservation du campement et nous donne des conseils pour observer les kiwis. Il nous dit que des kiwis sont souvent observés vers ce campement. Un en haut des escaliers, observé y a un mois et demi. Et quelques-uns régulièrement vus vers une petite passerelle. Tous à la tombée de la nuit.

Vers 22h, nous partons en expédition nocturne avec une dizaine d’autres comparses et nos lampes frontales positionnées sur le mode lumière rouge pour tenter de voir des kiwis sans les déranger.

« Si tu veux voir un kiwi, presse-toi de faire pipi »

On essaye d’être à l’écoute, mais nous sommes trop nombreux donc nous nous dispersons. Yoann et moi sommes avec les deux Français. On attend, attend et attend encore, mais nous ne voyons ni n’entendons rien.

Alors nous nous séparons encore. Avec Yoann, nous attendons à un autre endroit. Toujours rien. On se dit alors qu’on va remonter vers les tentes tout en étant attentifs.

On remonte vers les toilettes des huttes, car j’ai très envie de faire pipi ! Il est presque 23h et cela fait environ 1h qu’on cherche et qu’on ne trouve rien. Je n’ai plus vraiment d’espoir.

Yoann, lui, est partant pour chercher toute la nuit ! Nous croisons l’autre Français qui nous dit : « J’en ai vu un ! ».

Yoann me dit « Tu fais ton pipi ici et on y retourne ! Je ne peux pas rester là en sachant qu’il en a vu un ! ».

Donc on redescend et Yoann avance assez vite vers le point décrit par le Français. Moi, j’avance doucement, à l’oreille. Yoann se trouve à 2 m devant moi quand j’entends du bruit dans les plantes sur le côté.

Je dirige alors ma lumière rouge vers le bruit et je le vois ! Mon premier kiwi ! Je vois d’abord comme une grosse boule de poils et je dis à Yoann de vite venir. J’avais très peur que le kiwi reparte et que Yoann le loupe.

Finalement, le kiwi n’est pas du tout dérangé par notre présence. Nous l’observons 5 à 10 minutes en train de chercher sa nourriture dans le sol avec son caractéristique grand bec puis repartir en passant juste devant nos pieds vers le premier endroit où nous étions restés de longues minutes.

Bouleversés et satisfaits par cette rencontre, nous repartons vers nos tentes. Yoann est encore devant moi, lorsque, dans l’escalier, il s’arrête et me dit « il y en a un autre ! ». Ce kiwi est encore plus gros et plus proche de nous. Nous l’observons aussi longtemps que l’autre et le filmons même un peu, mais avec les conditions nocturnes et un appareil pas adapté, la vidéo est médiocre.

« Toute nourriture non empaquetée finira dans un possum »

Encore plus bouleversés et très heureux, nous arrivons au campement et avons la mauvaise surprise d’une rencontre imprévue, celle d’un possum ! Il s’était emparé du sachet de graines de Yoann. Le DOC nous avait pourtant prévenus : toute la nourriture restant dans les tentes doit être empaquetée !

Pour finir cette nuit très spéciale, une demi-heure plus tard et comme prévu, un vent violent et de fortes pluies s’abattent. Nous déplaçons immédiatement la tente sous l’abri de cuisine. Même si cela n’est normalement pas autorisé, il y a assez de place pour abriter tout le monde si chacun le souhaite, donc nous osons le faire.

Enfin, au coucher, nous entendons les cris des kiwis. C’est très impressionnant ! On croirait une bataille d’animaux en colère. Nous avons par la suite écouté des cris de kiwis sur Internet et il s’agit bien des mêmes sons que nous avons entendus.

Robin bird observé sur la Rakiura track en Nouvelle-Zélande
Moins bruyant que les kiwis : le robin bird

Jour 3 : entre forêt et plage, soleil et nuages

Nous savons que le troisième jour de randonnée est le plus « simple » : moins de boues, moins de dénivelés. Et heureusement, car entre deux nuits très courtes et des kilomètres dans les jambes, la forme n’est plus celle du premier jour !

Il ne reste plus que 13 km. Nous partons vers 9h45. Notre déjeuner est mouvementé, entrecoupé d’averses et d’éclaircies. Nous arrivons à Oban vers 15h.

Port d'Oban en Nouvelle-Zélande
Arrivés à bon port

Ces derniers kilomètres se font entre forêt et baies avec vue sur d’autres petites îles. Toujours au son des oiseaux et de quelques vagues.

Troisième nuit à Oban

Nous souhaitons rester une journée supplémentaire sur Stewart Island, notamment pour visiter Ulva Island. Nous réservons donc une nuit dans un « backpacker » à 40 dollars pour deux pour un emplacement de tente. C’est le prix le plus bas à Oban ! Une bonne douche nous ravit.

Notre expérience de rando en Nouvelle-Zélande en résumé

J’avais lu que cette rando en Nouvelle-Zélande était parfaite pour s’initier à la randonnée sur plusieurs jours. Je ne peux que le confirmer. Tout s’est bien passé, rien ne nous a vraiment mis en difficulté. Il y a un peu de dénivelé, mais les montées et les descentes sont régulières. Il n’y pas d’effort intense à fournir sur de très longues distances. En comparaison, Roy’s Peak ne dure que 2h30-3h, mais ce n’est que de la montée, donc c’est beaucoup plus intense !

Le paysage vaut assurément le coup. Les sentiers sont bien entretenus par le DOC. La Rakiura track n’est pas (encore) trop fréquentée par les visiteurs : nous avons croisé ou doublé moins de 3 personnes par jour.

Cette rando en Nouvelle-Zélande nous a offert une parfaite déconnexion avec la civilisation et une connexion avec la nature. Les réseaux téléphonique et Internet sont inexistants. Les cinq sens eux, sont aux aguets : embruns de la mer, humus de la forêt, son des oiseaux… Le calme. Dommage que cela ne dure « que » 3 jours finalement ! On en veut encore ! C’est d’ailleurs pour cela qu’une demi-journée supplémentaire sur Ulva Island ne fut pas de trop.

Si l’aventure vous tente, retrouvez tous nos conseils pratiques dans la première partie de notre récit en cliquant sur le lien ci-dessous :


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  1. La randonnée est une passion qui m’a été transmise par mon oncle. Trekking, rando et expédition étaient tout ce qui lui importait. Mon dernier voyage concernait l’Inde et plus précisément le Népal. En revanche, la Nouvelle-Zélande m’est encore inconnue. Peut-être que cette année, je pourrais m’y rendre. Je viens aussi de m’acheter plusieurs équipements et j’ai pu au passage m’offrir des vacances pour rejoindre de la famille au Canada. C’est fou ce qu’un emprunt et des simulations sur https://www.sofinco.fr/simulation-credit.htm peuvent vous aider à vite faire avancer vos projets. C’est d’ailleurs des sous qui me sont restés d’un ancien projet que j’ai pu utiliser pour tout ceci.

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