Bonjour, moi c’est Mélanie ! Nouvelle baroudeuse sur le Bar à Voyages, je viens partager avec vous mon expérience de PVT* en Nouvelle-Zélande. Avec mon petit-ami Yoann, nous nous sommes rendus sur Stewart Island en février 2019 afin de parcourir la fameuse grande piste de randonnée Rakiura Track. Découvrez notre périple ainsi que nos conseils pour arpenter cette île sauvage et protégée !

*PVT = Permis Vacances Travail


Cette première partie concerne les informations pratiques relatives à la randonnée sur le sentier nommé «Rakiura Track», pour que vous puissiez organiser vous-même votre trip sur cette île néo-zélandaise. Elle est le reflet de notre propre expérience et nous vous livrons nos conseils pour optimiser votre budget voyage.

Dans la deuxième partie (à venir prochainement) vous découvrirez le récit détaillé de nos 3 jours de marche, du mercredi 20 au samedi 23 février 2019 pour être tout à fait précis ! 😉

La Rakiura Track et Stewart Island

Stewart Island est la troisième plus grande île de Nouvelle-Zélande. Elle se situe à 27 km au sud de l’île du Sud, séparée par le Détroit de Foveaux et a une petite superficie de 1 746 km2.

5 bonnes raisons de se rendre sur Stewart Island :

  1. Faire une randonnée sur plusieurs jours (en ce qui me concerne c’était la toute première fois !)
  2. Faire au moins l’une des 10 «Great walks» de Nouvelle-Zélande
  3. Avoir la chance d’observer un kiwi dans son habitat naturel : il y a plus de kiwis que d’habitants sur Stewart Island. Environ 15 000 kiwis contre 387 habitants à Oban, la seule ville de l’île.
  4. Se connecter à la nature. C’est une île protégée et pas (encore) envahie par les touristes. Très agréable après un passage dans les villes de l’île du Sud particulièrement confrontées au tourisme (Queenstown, Wanaka, Milford Sound, … ).
  5. Se rendre au plus proche de l’Antarctique. Oban est le lieu habité le plus au Sud de toute l’Océanie.

Comment venir sur Stewart Island ?

Pour se rendre sur Stewart Island, il n’existe que 2 choix : l’avion ou le bateau. J’avais très envie de prendre le bateau et mon ami l’avion. Pas de jaloux : nous avons réservé l’aller en bateau et le retour en avion.

L’aller en bateau : 1h de traversée (récit épique inside !)

Nous nous sommes garés à l’aéroport d’Invercargill (parking à 34 dollars seulement pour 4 jours de stationnement). Une navette est venue nous chercher le mercredi matin pour nous emmener au port de Bluff.

Le fameux Sterling point

La conductrice a fait un petit détour tout au Sud de Bluff pour que nous puissions voir le Stirling point, ce panneau de signalisation particulièrement photographié, qui indique les distances qui nous séparent de différentes villes dans le monde ; ainsi qu’une sculpture d’une chaîne que nous pouvons retrouver à Lee bay sur Stewart Island et qui relie symboliquement le «mainland» (l’île du Sud) à Stewart Island.

Yoann, littéralement enchaîné

Le check-in pour le ferry doit être fait environ 45 minutes avant l’embarquement. Nous laissons nos gros sacs à dos dans des containers étanches. Moi qui attendais avec impatience cette traversée, j’ai vite déchanté !

Le ferry amarré au port de Bluff

La croisière s’amuse… ou pas !

Nous n’avions pas du tout anticipé que la mer pouvait être à ce point agitée. Dès les premières minutes, tous les passagers riaient dans le bateau. On se serait vraiment cru dans un manège à sensations !

On voyait les vagues plus hautes que le bateau, c’était très impressionnant. Mais au bout de 15 minutes c’est le silence qui s’est installé. Le personnel à bord a commencé à distribuer des lingettes froides à poser dans le cou.

Yoann était très mal. Je lui ai dit « Courage, il n’y a plus QUE 45 minutes de traversée ! » mais 5 minutes plus tard je l’ai fort regretté. Le mal de mer m’a pris aussi, comme environ 80% des passagers ce jour-là. Et 45 minutes dans cet état, c’est long, très long.

Les sacs à vomis étaient remplacés les uns après les autres. L’expérience a été horrible pour nous. On a quand même bien ri une fois à terre et nous n’avions pas le choix puisque 13 km de marche nous attendaient !

Arrivés au premier campement, nous avons rencontré des Australiens qui étaient arrivés la veille. Ils nous ont dit que la mer avait été particulièrement calme donc qu’aucun incident n’avait été à déplorer… Comme quoi, les conditions de traversée peuvent être très aléatoires en fonction de la météo !

Réservation du bateau (prix par personne / aller) : 85 dollars depuis Bluff / 112 dollars depuis Invercargill.

Le retour en avion : la scoum’ des transport va-t-elle nous poursuivre ?

Spoiler : la réponse est non ! Mais on a quand même eu un gros moment de doute.

En effet, comme l’aller en bateau avait été catastrophique, nous étions ravis de rentrer en avion. Or cette joie s’est stoppée quand nous avons rencontré deux retraités Français qui nous ont dit que l’aller en avion avait été très pénible du fait du fort vent. L’appareil sur lequel ils avaient voyagé, ne contenant que 10 personnes, pilote compris, allait dans tous les sens et a même eu du mal à se poser.

Stewart Island ↔ Invercargill : 15 minutes de vol

Heureusement pour nous, le jour du vol, aucun vent ne s’est manifesté ! Cela a même été, en toute franchise, le plus beau vol en avion de toute ma vie.

L’avion pour Stewart Island
« Bienvenue sur Stewart Airlines, veuillez relever votre siège en peau de mouton et attacher vos ceintures ! »

Nous avons pu admirer Stewart Island du ciel et c’était magique.

Voir du ciel le paysage magnifique qu’on a foulé de nos pieds… magique !

La randonnée que nous avions parcourue pendant 3 jours se trouvait à plusieurs centaines de mètres sous nos pieds. Le ciel était bleu, le temps était très peu nuageux, le bleu de la mer était superbe.

Nous avons ensuite retrouvé notre véhicule. L’aéroport d’Invercargill est tout petit. Il y a seulement un parking juste devant l’aéroport pour toutes les particularités (court, moyen ou long terme).

Le paiement est très simple : on passe la carte bancaire à l’arrivée à la barrière, on la remet quand on repart et cela débite le bon montant. Il est également possible de payer en espèces.

Réservation de l’avion : 130 dollars par personne aller

Le matériel à prévoir pour 3 jours de randonnée en autonomie sur Stewart Island

Pour randonner sur les Great walks, il est indispensable de faire une réservation de logement (huttes ou campements pour tentes) auprès du DOC (Department Of Conservation).

Ne possédant pas de matériel de camping, nous avons voulu réserver une hutte le dimanche pour le mercredi. Pas de bol, toutes les huttes étaient complètes !

Nous avons donc réservé un campement pour tente et acheté le matériel nécessaire : il ne nous manquait qu’une tente et du matériel pour cuisiner.

Prix de la hutte par personne : 24 dollars.
Prix de l’emplacement tente par personne : 6 dollars.

A savoir : ni les huttes, ni les campements de tente ne possèdent de matériel pour cuisiner.

Abri cuisine collectif

Les huttes sont des dortoirs pour plusieurs personnes et il n’y a pas de draps. Finalement, les huttes n’apportent en supplément qu’un vrai toit et de vrais murs.

Campez pas cher, passez au système D !

Bref, nous avons acheté une tente à The Warehouse pour 19 dollars. C’est la pire tente que l’on puisse trouver. Il n’y a même pas de doublure. Et elle est à peine résistante à l’eau !

Dans la série « Yoann et Mélanie ont testé pour vous » : la PIRE tente du marché

En fait, on n’avait pas envie d’investir dans une tente de qualité pour quelques jours de randonnée alors qu’on avait déjà expérimenté une nuit à la belle étoile en haut de Roy’s Peak à Wanaka (1200 m d’altitude et 0 à 3 degrés durant la nuit).

Nous n’avons pas de tapis de sol/matelas mais nous n’en ressentons pas le besoin. Yoann a un peu mal au dos mais moi je ne crains rien du tout. Tant que le sol est à peu près plat, ça me va !

Top chef en mode survie

Pour cuisiner, nous avions la possibilité d’acheter un réchaud à 45 dollars + une bouteille de gaz à 8 dollars + un kit de contenants à quelques dizaines de dollars. Encore une fois, pour servir seulement quelques jours, nous n’avions pas envie d’investir autant.

Avec Yoann, nous avions participé à un stage de survie en France en avril 2018 et on savait bien que toute cette histoire n’était qu’une question de marketing ! Yoann a également été volontaire 2 ans dans l’armée et il s’est souvenu d’une méthode plus économe avec des pastilles de fuel. Nous avons trouvé ces pastilles (8,90 dollars les 24) à Hunting&Fishing à Invercargill, une chaîne de magasins de chasse et pêche, mais le support pour ces dernières n’était pas disponible.

Nous nous sommes donc tournés vers les « op shop » (magasins de seconde main en Nouvelle-Zélande que nous trouvons absolument partout). Dès le premier, j’ai trouvé un bougeoir qui avait l’air de faire l’affaire. Pour la modique somme de : 1 dollar. Tadaaaaaa !

Le réchaud système D, testé et approuvé. Yoann est prêt pour Koh Lanta.

Il nous manquait à présent une simple casserole, la plus légère possible. Au bout du 3ème op-shop (les 3 étaient à côté, ça tombait bien !), nous avons trouvé une sorte de plat à riz au lait, sans les vagues, comme une casserole ronde avec un espace au milieu qui fait un peu «cheminée» au-dessous. M’étant beaucoup renseigné sur la vie nomade et minimaliste, je savais que cette forme permettait de chauffer plus vite puisque certains utilisent cette technique comme four ! Bilan des courses : 5 dollars.

Au total, nous avons donc trouvé notre matériel pour cuisiner pour 14.90 dollars seulement (environ 8.90 euros actuels).

L’équipement nécessaire

Pour le reste, nous avions emmené quelques éléments basiques pour une randonnée sur plusieurs jours. En fait, le DOC met à disposition en ligne une check-list de l’équipement indispensable, elle est même traduite en français. C’est très pratique, ça permet de se rassurer et de ne faire aucune impasse.

En effet, Stewart Island a un climat particulièrement changeant, encore plus que les deux îles principales de Nouvelle-Zélande. D’une minute à l’autre, on peut passer d’un grand soleil nous invitant à nous mettre en t-shirt à une averse de pluie et une perte de plusieurs degrés. Donc, plutôt que de vous détailler tout le contenu de nos sacs à dos ici, je préfère vous orienter vers cette liste.

Yoann et Mélanie, « PVTistes » et randonneurs heureux

Nos sacs à dos pesaient entre 8 et 10 kilos pour moi et entre 11 et 13 kilos pour Yoann (poids variant avec l’eau et la nourriture). C’était tout à fait supportable avec le sac bien réglé sur les hanches.

Ulva Island : une demi-journée supplémentaire

Nous avons souhaité prolonger notre aventure par une balade sur Ulva Island. En effet, quitte à avoir payé pour cette traversée plus ou moins houleuse, autant compléter l’aventure par autre chose que la randonnée !

De plus, les derniers retours du ferry sont en début/milieu d’après-midi ce qui oblige à se lever tôt le troisième jour de randonnée et n’avoir pour objectif que de ne pas louper le bateau : Cette idée ne nous réjouissait pas vraiment.

Ulva Island

Ulva Island est une toute petite île de 3,5 kilomètres de long. Si 1h30 suffit à la parcourir à pied, 3h sont fortement recommandées pour bien profiter de l’environnement. Et c’est le temps que nous avons mis. Ulva Island est une réserve naturelle pour les oiseaux. On peut s’y rendre en journée seulement. Personne ne vit sur cette île et n’y reste la nuit, exceptés de rares volontaires engagés pour exterminer les rats peuplant l’île afin de la rendre predator free (sans prédateurs).

Pour se rendre sur cette île, il faut emprunter un water-taxi. Plusieurs compagnies existent. Le prix varie entre 20 et 29 dollars aller-retour par personne.

Les water-taxis au port

Ci-dessous une vidéo que j’ai tournée sur Ulva Island le 23 février 2019. Il convient de mettre le son, on ne voit pas les oiseaux mais on les entend !

Je recommande vivement cette étape afin de prolonger l’expérience de connexion avec la nature. Nous nous sommes sentis comme deux étrangers visitant une terre inexplorée.

Se restaurer sur Stewart Island

Sur l’île, il y a un seul magasin pour se réapprovisionner : un petit Four Square. Ce qui peut paraître agréablement étonnant, c’est que les prix sont les mêmes que sur les deux îles principales. On y trouve les aliments de base, des fruits, des légumes et quelques petits équipements liés au camping comme des réchauds, pastilles de fuel, briquets etc. (on en trouve aussi au DOC).

Il y a également un très bon fish & chips plutôt bon marché qui nous a régalé le dernier soir et le midi avant de partir.

Budget total pour ces 4 jours sur Stewart et Ulva Islands :

En tout, nous avons dépensé 757 dollars pour 2, comprenant nourriture adaptée à la randonnée, logement, transport, parking aéroport, achat de la tente et du matériel de cuisine. Soit 378,50 dollars par personne (environ 226 euros actuels). Voilà, vous savez tout !


J’espère que cette première partie vous aura plu. N’hésitez pas à me laisser vos impressions dans les commentaires ci-dessous.

Dans la deuxième partie, je vous raconterai en détail comment se sont passés nos 3 jours de marche et nos impressions sur la Rakiura Track ! A très bientôt 🙂


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