Vivre le solstice d’été au Svalbard, quand le pôle nord de la Terre fait face au soleil, est une expérience particulière. En cette saison, la nuit est inexistante au pays des ours polaires ! Sur ces terres sauvages foulées par de grands explorateurs, j’ai découvert une faune préservée et des paysages spectaculaires le temps d’une escale.
Le Svalbard, c’est quoi ?
Le Svalbard est un archipel d’îles situé à la limite de l’océan arctique, à 1 300 km du Pôle Nord, à plus de 78° de latitude nord. Il a été placé sous la souveraineté de la Norvège depuis le traité du Spitzberg de 1920. Sans vraiment faire partie de la Norvège, le Svalbard conserve une certaine autonomie. Toutefois, la Norvège s’est engagée à maintenir ou décréter les mesures adaptées afin d’assurer la préservation de l’archipel et, si nécessaire, pour reconstruire la faune et la flore de cette région.
Le Svalbard est pris par les glaces 8 à 10 mois de l’année. Il se dévoile au printemps, sous l’effet du Gulf Stream, pour le plus grand bonheur des privilégiés en quête d’une faune et d’une flore uniques.
Lors de votre arrivée par la voie des airs et si le temps le permet, vous pourrez profiter d’une vue exceptionnelle pour avoir un premier aperçu de cet espace sauvage et préservé.
Vous pourrez aussi observer la débâcle glaciaire. Le Spitzberg (toponyme signifiant « montagnes pointues et sommets escarpés »), ainsi que les fjords et les glaciers dessinent les contours du Svalbard.
Escale au Spitzberg
Le Spitzberg, est aussi le nom de l’île principale de l’archipel du Svalbard. Elle compte 3 000 ours et seulement 2 200 hommes d’origine cosmopolite. La plupart des habitants résident à Longyearbyen, la capitale, disposant de l’unique aérodrome commercial.
L’archipel du Svalbard fut la base de départ des explorateurs Nobile et Amundsen lors de leurs expéditions polaires aériennes au début du XXe siècle. Aujourd’hui, il accueille le programme Global Seed Vault.
D’étranges structures en béton émergent de la montagne entourant la ville de Longyearbyen. Elles sont les portes d’entrée des anciennes mines reconverties en un coffre-fort/congélateur géant.
Enfoui dans la montagne, il rassemble l’ensemble des semences mondiales… Sauf celles de la France ! Jusqu’à l’initiative privée d’Agro Paris Bourse (la filière des grains) venue porter deux semences de blé au début de l’été 2016.
48h au Spitzberg : que faire ?
Observer les ours polaires
C’est pas de chance, vous voilà coincés ici pour deux jours… En ce début de mois de juin, il ne sera malheureusement pas possible d’espérer approcher l’ursus maritimus car il séjourne très à l’est. Pour pouvoir espérer voir les ours sur la banquise, il faut compter au minimum 4 jours de croisière. Sinon, il faut revenir plus tôt dans l’année (jusque fin avril) pour une expédition en motoneige d’une journée qui vous mènera 90 km à l’est.
Exploration autour de la capitale, à la rencontre de la faune
Pour une demi-journée, vous pouvez louer un 4×4 chez Artic Autorent et parcourir les routes et chemins praticables autour de Longyearbyen, soit, au total, une quarantaine de kilomètres. Au-delà de ce périmètre, il faudra vous armer d’un fusil car vous entrez dans une zone à risques, où les ours sont présents… D’où les continuelles mises en garde.
A peine sortis de la ville, vous pourrez croiser le renne du Spitzberg, la plus petite des neuf espèces de rennes connues. Mais pas de panique, ceux-là ne se nourrissent principalement que de mousses et de lichens.
Vous pourrez aussi observer et vous approcher de très près des eiders, ces canards au duvet renommé. Néanmoins, il ne faut pas les déranger sinon les cannes quittent le nid et les œufs sont perdus.
Enfin, vous pourrez voir quelques oies dans la petite réserve d’oiseaux située en contrebas de l’aéroport.
Après cette petite balade qui nous a ouvert l’appétit, il est temps de retourner à Longyearbyen. Dans cette capitale au petit centre ville coloré, aucune porte n’est clause ! En effet, les habitations sont le seul moyen de refuge si vous vous retrouvez face à un plantigrade en goguette en ville.
Entre les bâtiments et les maisons, des rangées de motoneiges et quelques chenillettes attendent le retour de la poudre blanche.
Pour le dîner, on a testé le restaurant Huset que les gourmets apprécieront. Il est situé à la sortie de la ville, en remontant la vallée vers le sud. Ne vous fiez pas à l’allure un peu austère du bâtiment extérieur. Raffiné, inattendu et surprenant, ce restaurant est une belle découverte dans ce coin du bout du monde. Et le plus important, sa cuisine est délicieuse !
Pour les amateurs de mousse, la ville possède aussi ses propres bières et la brasserie se visite. Attention, la vente d’alcool est très réglementée là-haut !
Solstice d’été oblige, il ne fait pas nuit au Spitzberg. A deux heures du matin vous errez dans une ville fantôme éclairée par le soleil comme en plein jour ! Pas facile de s’endormir…
Après avoir gouté aux joies de la nuit de jour polaire, il est temps de repartir en expédition. Mais pas avant d’avoir goûté au hareng fumé et ses pains aux céréales pour le petit déjeuner !
Balade en bateau à la découverte des glaciers
Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour explorer l’île : une initiation au traîneau à chiens sur route, des randonnées au dessus de la ville, une excursion vers les cités minières russes de Pyramiden et Barenstburg ou encore aller contempler le glacier du Nordfjorden.
Nous optons pour une excursion plus familiale et atypique avec Bettermoments. Ce prestataire met à disposition de petites embarcations rapides qui vous transportent à grande vitesse vers l’île du Prince Karl (Prins Karls Forland). Elle est située à 100 km au nord, soit quasiment 3 heures de navigation.
En quittant Longyearbyen, on traverse l’Isfjorden vers le nord-ouest. Puis on longe les fameux glaciers de Borebreen, Nansenbreen et Esmarkbreen avec un passage devant Alkhornet. Une falaise où nichent des milliers de mouettes, guillemots et macareux qui, grâce à leur engrais naturel, permettent à l’herbe de pousser.
A la sortie du fjord, on remonte plein nord pour arriver à Poolepyten, 78°44’N. Là, habite une petite colonie de morses.
Le débarquement se fait en dinghy pour une approche silencieuse de cet imposant mammifère de plus de 100 kg. Ses moustaches et ses défenses lui servent à remuer le fond pour y trouver les mollusques bivalves dont il raffole.
Après quelques clichés et explications, il est temps de repartir et de laisser en paix ces morses venus de Russie pour passer l’été au Svalbard. Sur le chemin du retour nous sommes salués par une petite baleine en balade au milieu d’Isfjorden 🙂
Visite du musée d’exploration polaire
De retour à Longyearbyen et s’il vous reste un petit peu de temps, n’hésitez pas à vous rendre au musée d’exploration polaire. Il retrace les épopées du siècle dernier avec des documents de l’époque. C’était il y a 100 ans, et compte tenu des équipements d’autrefois, ces explorateurs méritent le plus grand respect !
Voilà, il est temps de rapporter quelques souvenirs… Et pourquoi pas une bouteille d’eau pure du glacier âgé de 2 000 ans ? Facturée 40€ tout de même ! Une dernière soirée ambiance trappeur au Krao et son burger de renne et il est déjà temps de rentrer.
Cet avant goût des richesses de l’arctique nous a mis l’eau à la bouche. C’est juré, on y reviendra pour espérer y observer l’ours polaire et son compère le renard arctique.
Remerciements à Christian Kempf pour ses précieux conseils.
Pour en savoir plus sur le Svalbard et préparer votre voyage, lisez aussi :
Quelques photos supplémentaires (cliquez dessus pour les agrandir) :
Et pour continuer à voyager dans les grands espaces, découvrez nos autres articles.
Keller says:
Bonjour,
j’ai vu votre blog et j’ai pensé que ce reportage d’ARTE sur le Svalbard pourrait vous intéresser.
https://www.arte.tv/fr/videos/092529-000-A/norvege-svalbard-sentinelle-du-climat/
(On le propose en six langues)
Mais si vous préférez, vous pouvez aussi le trouver sur Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=I5OQwuQDSvE
Bonne continuation !
msk
Bar à Voyages says:
Bonjour Marie Sophie,
Merci beaucoup pour votre commentaire. Nous avons hâte d’aller visionner ce reportage.
À bientôt !