Roadtrip en Écosse – épisode 1 : Queensferry et Falkirk, où l’on apprend que les bateaux écossais peuvent aussi voler
Magali /Pourquoi l’Écosse ? C’est un choix que nous avons fait à deux. Parce que je suis plutôt montagne/grands espaces et qu’il est plutôt mer/bateaux. Après avoir longtemps hésité entre plusieurs destinations plus ou moins lointaines, nous avons opté pour la solution la plus raisonnable économiquement parlant et qui nous botte tous les deux : l’Écosse.
Il faut dire aussi que les pays chauds ne m’attirent pas particulièrement. Et après les épisodes caniculaires de ce début juillet 2015, nous avions besoin de fraîcheur. Autant se l’avouer tout de suite : nous avons été servis…
Je vais donc tâcher de faire le compte-rendu de 15 jours au pays du whisky, du golf, du tartan à carreaux, du saumon, du shortbread, de la cornemuse, et bien sûr, de Nessie !
Au menu de ce premier épisode : la préparation de notre (quasi-complet) tour d’Écosse, Queensferry et la fameuse roue à bateaux de Falkirk.
J-6 semaines : la préparation
Nous ne sommes pas vraiment du genre à réserver des mois à l’avance (mais pas complètement à l’arrache non plus). Nous avons commencé à nous affoler à peu près un mois et demi avant le départ pour réserver nos billets d’avion. Pour deux personnes et deux bagages enregistrés, il faut compter environ 400€ avec Ryanair au départ de Bordeaux.
En bons trentenaires, aventuriers téméraires, mais qui tiennent à leur confort, nous avons opté pour la voiture de location. Pas très développement durable, je vous le concède, mais bien pratique pour explorer un pays à son rythme. Mais aussi pour modifier son itinéraire au dernier moment en fonction de divers paramètres (par exemple la météo…). Promis, on tâchera de compenser notre bilan carbone plus tard.
Après un bref comparatif, nous avons réservé notre véhicule chez Hertz, en même temps que nos billets d’avion. En discutant avec l’opérateur à l’aéroport d’Édimbourg qui nous demandait où nous comptions aller, nous avons été un peu surclassés. Il était prévu que nous repartions avec une Kia Picanto. Ne pas hésiter, donc à « marchander » autant que possible… Résultat des courses : pour la modique somme de 317€ et des brouettes, nous avons récupéré une rutilante Ford Fiesta (essence), pas très pêchue, mais visiblement flambant neuve, pour les deux semaines que durait notre séjour.
Concernant la conduite à gauche, il faut reconnaître que c’est assez déroutant le premier quart d’heure, mais cela vient vite. Ce n’est pas moi qui aie conduit (si vous voulez alterner, il faut payer un supplément…). Mais j’ai essayé de remplir mon rôle de co-pilote du mieux que je pouvais. Notamment en rappelant à mon Jules de retourner du bon côté lors de quelques moments d’égarement. Ne riez pas trop, ça vous arrivera forcément !
Queensferry et le Forth Bridge
Atterris à l’aéroport Édimbourg le jeudi 23 juillet vers 20h, nous avons tout de suite pris la route pour Queensferry. C’est là que nous attendait notre premier B&B écossais, Ravenous Beastie.
La chambre ne donnait pas sur le fleuve Forth, mais nous avons quand même pu admirer le superbe Forth Bridge au soleil couchant. Construit entre 1882 et 1890, il s’agit du deuxième plus long pont ferroviaire au monde, de type « cantilever » (pont à poutres en porte-à-faux), après celui de Québec.
En fait, si on veut être plus précis, plutôt que du fleuve Forth, il faut parler du « Firth of Forth ». Linne Foirthe en gaélique écossais, qui veut dire « fleuve noir », et désigne l’estuaire (firth) du fleuve Forth.
Le temps de s’extasier sur ce premier panorama, il était malheureusement trop tard pour dîner. Et oui, en Écosse et dans tout le Royaume-Uni, on mange assez tôt le soir… Nous nous sommes donc consolés avec une petite bière locale au très sympathique pub The Ferry Tap, dont le wifi gratuit était également bienvenu.
Petit déjeuner traditionnel écossais
Au réveil, nous étions donc impatients de déguster notre premier petit déjeuner de touristes. Celui du Ravenous Beastie n’a pas été le meilleur de tout notre séjour. Mais a tout à fait comblé nos attentes à ce moment-là.
Généralement, les petits déjeuners dits « traditionnels » que servent les B&B et autres Guest-Houses écossais à leurs hôtes se composent de :
- haggis (panse de brebis farcie),
- black pudding (sorte de boudin),
- œufs brouillés,
- saucisses,
- champignons
- et tomates justes saisies à la poêle.
Ici, nous avons eu en plus des haricots blancs à la sauce tomate, les baked beans (qui sont plus anglais qu’écossais mais bon…). Bref, c’est un vrai repas. Et même si je suis plutôt du genre vorace le matin, je dois avouer que j’ai calé assez vite.
Avant de reprendre la route vers l’ouest, nous avons pu redécouvrir le Forth Bridge en plein jour. Et constater qu’en Écosse, on trouve des lapins dans les parcs et jardins publics comme on trouve des pigeons en France (ou presque).
Si vous avez le temps, faîtes aussi un stop à Linlithgow où il y a un petit château. Il y a aussi un charmant plan d’eau entouré d’un parc où des oies en liberté se feront un plaisir de vous pincer les doigts.
La « Falkirk wheel », ascenseur à bateaux
La roue de Falkirk constitue une curiosité écossaise, bien moins connue que tous les clichés qui attirent des hordes de touristes étrangers. Plutôt bien aménagé, le site abrite un centre d’interprétation. Il permet de découvrir l’histoire et l’importance des voies navigables en Écosse. Le pays est, en effet, traversé par plusieurs canaux, creusés entre la fin du XVIIIe siècle et le XIXe siècle.
Parmi eux, l’Union Canal fut ouvert en 1822 pour approvisionner Édimbourg en charbon depuis les mines de l’ouest. Il relie le centre-ville au Forth & Clyde Canal. Pour franchir le dénivelé de 35 mètres séparant les deux biefs, les « narrow boats » (bateaux étroits) devaient passer par une série de 11 écluses, lesquelles furent fermées en 1933.
Pour le passage au IIIe millénaire, on lance de grands projets d’aménagement en Grande-Bretagne. En particulier, le plan « Millenium Link » prévoit la réouverture d’une liaison fluviale entre Édimbourg et Glasgow. On rénove les canaux et on décide de construire un ascenseur à bateaux innovant pour remplacer l’enfilade d’écluses historique : la Falkirk wheel. Unique en son genre, cet ouvrage d’art permet d’assurer en 15 minutes une opération qui durait une journée entière en 1933… En voici la démonstration accélérée (x12) :
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cet excellent article de Mer 360.
Renversant, isn’t it ?
Dans le prochain épisode, vous pouvez découvrir notre étape à Glasgow :